Directeur du Centre de Formation du FC Lorient depuis l’été dernier, Arnaud Le Lan dresse le bilan de cette saison avec comme point d’orgue, la remontée de la réserve en National 2.
Arnaud, la saison a fini en apothéose pour l’équipe réserve avec cette remontée en National 2. Comment as-tu apprécié ce moment ?
Il est toujours compliqué pour une équipe réserve de se fixer un objectif précis en début de saison, du moins en terme de résultats bruts et de classement, au-delà de l’objectif prioritaire et principal qui est de faire progresser nos jeunes joueurs pour les mener dans un premier temps dans l’effectif professionnel. Ces objectifs de résultats arrivent uniquement dans un second temps, au fur et à mesure que la saison avance, mais ils ne doivent pas prendre le pas sur le développement de nos joueurs. Disons que pour nous, cette montée a été vécu à la fois comme une grande joie mais aussi comme un soulagement car nous nous sommes retrouvés dans une situation que nous n’avions pas vu venir de par des prestations collectives moyennes en début de saison. Nous avons eu peur que ces efforts fournis nous échappent sur les deux derniers matchs
Vous avez réalisé une fantastique poule retour. Comment l’expliques-tu ?
C’était aussi le cas la saison dernière en N2 lorsque nous descendons . Nous avions fini comme étant la meilleure équipe en terme de points pris sur la phase retour à égalité avec Boulogne qui a joué les barrages d’accession a la Ligue 2 il y a quelques jours. Cela est surtout dû à l’effet du temps. En effet, il faut pas mal de temps pour que l’ensemble de nos joueurs intègre notre manière de fonctionner notamment ceux qui viennent de l’extérieur ou les plus jeunes qui viennent du groupe formation. Au final, cela laisse un noyau de joueurs quantitativement assez faible qui maitrise dès le départ de saison notre méthodologie. Le temps d’acculturer tout le monde à cela demande justement du temps et des résultats collectifs qui tardent a venir. Cela est le lot de toutes les équipes réserves qui connaissent un turnover important d’une saison à l’autre.
Être la seule réserve professionnelle en N2 la saison prochaine est une sacrée performance. Qu’est-ce que cela t’inspire ?
Cela montre surtout la difficulté des réserves professionnelles à la fois a se maintenir en N2 mais aussi à être en possibilité de monter de N3. Ce sont des championnats compliqués pour nos jeunes joueurs. Cela montre surtout que dans le développement de l’équipe, nous avons été performants. L’équipe s’est suffisamment bien développée collectivement pour que les joueurs puissent s’y exprimer individuellement. Mais nous devons être meilleurs sur le développement individuel de nos joueurs pour qu’ils puissent à court ou moyen terme postuler à jouer avec notre équipe première.
Quel sera l’objectif la saison prochaine ?
Il est évident que nous allons jouer contre des équipes relevées et que nous allons y connaitre des difficultés encore plus importantes qu’en N3. Pour autant, les difficultés à affronter font partie du développement du joueur et plus elles sont importunes, plus elles permettent une progression de celui-ci. Nous aurons donc à cœur de tenter de rester dans cette division pour que nos futurs joueurs aient eux aussi la plus grande difficulté face à eux pour progresser.
Un mot sur les U19 qui ont échoué de peu avant les play-offs. Comment analyses-tu leur saison ?
Dans la manière dont nous fonctionnons au Centre de Formation, l’équipe U19 est la plus difficile à gérer car elle regroupe lors des matchs des joueurs qui ne se côtoient que peu la semaine sur les terrains (groupe réserve, groupe formation, section sportive). Du coup, créer une histoire collective avec des joueurs qui ont peu l’occasion de se connaitre est un sacré challenge. Il faut saluer le travail réalisé par le staff U19 (Flavien Binant et Jérémy Morel notamment) pour avoir réussi cela et avoir maintenu pendant toute la saison cette équipe en haut du tableau. Cela montre aussi le travail réalisé à la section sportive, par Didier Demeuré, car les joueurs de le section ont parfaitement répondu présent sur cette compétition.
Et concernant les U17 ?
A un degré moindre, par rapport au U19, il est aussi difficile pour l’équipe U17 de pouvoir créer une histoire collective. Certains joueurs commencent dans cette catégorie et filent très vite avec la catégorie au-dessus. De par nos effectifs limités, nous nous appuyons aussi sur la section sportive pour alimenter cette équipe. Tout cela renforcent les difficultés pour un staff d’avoir une continuité dans leurs effectifs. Mais l’objectif principal de cette équipe est uniquement de préparer les joueurs à évoluer sur les échelons supérieurs, pas à être performants en terme de résultats ou de classement.
De manière générale, quel bilan tires-tu de cette saison ?
En terme de staff (dans sa globalité), nous étions sur une saison de transition, avec beaucoup de changements à l’intersaison. C’est difficile de trouver une dynamique positive rapidement. Pour ce qui est des équipes, comme évoqué précédemment, les performances collectives sont présentes mais il ne faut pas oublier notre objectif premier en tant que centre de formation : fournir des joueurs à notre équipe première et ce sur ce point nous devons être meilleurs.
Va-t-il y avoir un gros renouvellement d’effectifs la saison prochaine ?
C’est le lot de notre équipe réserve notamment. Le renouvellement d’effectif est très important d’une année sur l’autre et ce sera encore le cas cette saison. L’objectif à terme est qu’il y ait des joueurs issus de notre groupe formation pour alimenter le groupe réserve, cela permettra d’éviter ce renouvellement et nous permettra d’être plus vite performant collectivement. Nous espérons pouvoir faire progresser nos joueurs individuellement plus vite.
Voir des joueurs comme Pablo Pagis, Julien Ponceau, Junior Kroupi, Enzo Genton jouer régulièrement avec les pros a été et est toujours une grosse source de motivation pour les jeunes ?
Oui ce doit l’être. La présence de ces joueurs issus de notre formation dans l’effectif professionnel montre que cela est possible. De plus, leur parcours est assez singulier et ne se ressemble pas. Nos jeunes joueurs peuvent donc plus facilement s’identifier a l’un d’entre eux.