5 Oct 2025 | Actualités

Benjamin Corgnet, le sport avant tout

Cette saison en collaboration avec notre parrain officiel Actual, 5ème acteur sur le marché du travail et de l’emploi en France, nous allons partir à la rencontre d’anciens joueurs du club qui ont effectué une reconversion hors du milieu du football. Pour ce premier épisode, nous avons échangé avec Benjamin Corgnet. L’ancien milieu offensif des Merlus s’est lancé dans le milieu de la distribution d’articles de sport, près de Lyon. Il nous explique les raisons de cette reconversion et revient sur sa carrière de footballeur. Entretien.

Comment vas-tu et où vis-tu aujourd’hui ?
Je vais très bien, merci ! J’habite en région lyonnaise depuis maintenant quatre ans. À la fin de mon aventure à Strasbourg, après le Covid, on s’est installé là-bas avec ma femme et mes enfants. Depuis, on a acheté une maison, les enfants sont scolarisés dans la région et je ne bouge plus.

Tu as donc arrêté à Strasbourg en 2020-2021 ?
Oui. J’étais en fin de contrat en 2020, au moment où le Covid a stoppé la saison. Ça a bouleversé mes plans de fin de carrière, j’avais 32 ou 33 ans. Je n’ai pas retrouvé de club tout de suite, ça a été compliqué. Finalement, j’ai choisi de revenir dans la région lyonnaise et de signer à Bourg-en-Bresse, en National. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de me stabiliser, de ne plus faire bouger la famille et d’envisager la suite.

C’est aussi là qu’a commencé à germer ton idée de reconversion ?
Exactement. Après le Covid, ça a été difficile. J’avais même participé à un reportage sur les joueurs en fin de contrat diffusé sur Canal+. J’ai continué à jouer un an et demi en National, mais dans ma tête, j’avais déjà commencé à me projeter vers l’avenir. En arrivant à Bourg-en-Bresse, mon idée était de trouver un club près de chez moi, qui puisse éventuellement m’offrir une opportunité de reconversion après le football.

Jouer à Bourg-en-Bresse, c’était aussi pour faire une transition douce vers la fin de ta carrière ?
Oui, exactement. Après six à huit mois sans jouer, je m’entraînais avec la réserve de Strasbourg. Quand Bourg-en-Bresse m’a contacté, j’avais envie de rejouer, peu importe le niveau. On a même failli monter en Ligue 2, ce qui aurait pu changer mes plans. Mais l’idée de départ était bien de rester dans la région, avec un projet de club et une possible reconversion à la clé.

Pendant que tu jouais à Bourg-en-Bresse, as-tu suivi des formations en parallèle ?
La première année, j’étais concentré à 100 % sur le terrain. Ensuite, c’était prévu que je continue à jouer tout en passant le DUGOS, un diplôme de gestion et organisation sportive proposé par l’UNFP. Finalement, je n’ai pas prolongé comme joueur. Le club a préféré m’intégrer directement à ses structures : un peu de sportif, un peu de communication, de formation, et en parallèle j’ai commencé le DUGOS. Puis, en fin de saison, le coach a été limogé et on m’a demandé d’intégrer le staff comme entraîneur adjoint. Ça m’a donné envie de passer mes diplômes d’entraîneur.

Combien de temps dure le Dugos ?
Deux ans, en correspondance avec l’université de Lyon. Tu valides des modules tous les deux-trois mois, dans différents domaines : informatique, stratégie sportive, comptabilité… Ça donne une vision globale de la gestion d’un club, professionnel ou amateur.

Tu l’as fait entièrement à Bourg-en-Bresse ?
La première année, oui. Mais le projet du club s’est effondré après la descente et le départ du président. Du coup, j’ai fait ma deuxième année dans mon club amateur d’origine, tout en débutant mes diplômes d’entraîneur. Je coachais les U14 en R1, et c’était une belle manière de revenir là où tout avait commencé.

Et aujourd’hui, tu es chez Espace Sport Côtières. Peux-tu nous en parler ?
C’est une entreprise implantée à Beynost, au nord de Lyon, spécialisée dans la distribution de matériel sportif (pas seulement le foot). Je connaissais le gérant, partenaire de mon club d’origine, où j’entraîne. Au départ, j’ai travaillé comme auto-entrepreneur : livraisons, marquages, un peu de commercial. Ça m’a plu, et depuis septembre, je suis en CDI. Je fais un peu de tout : conception de boutiques en ligne pour les clubs, livraisons, SAV… On est une dizaine d’employés, c’est une structure familiale qui existe depuis 30 ans.

Qu’est-ce qui te plaît dans ce poste ?
Déjà, ça reste dans le milieu du sport, mais pas uniquement dans le foot. Les missions sont variées, je rencontre des clubs et des fournisseurs, je découvre d’autres univers. Et puis, après une carrière passée à être en déplacement tous les week-ends, ça me fait du bien d’avoir un rythme plus stable. Ça me manquait aussi d’avoir un environnement d’équipe. Aujourd’hui, je me sens bien dans cette nouvelle dynamique.

Si on revient à ta carrière de joueur, qu’est-ce que tu en retiens avec le recul ?
Beaucoup de fierté. J’ai eu une carrière atypique, j’ai commencé tard, et pourtant j’ai fait près de 300 matchs pros, dont plus de 180 en Ligue 1 et une quinzaine en Coupe d’Europe. Franchement, je n’imaginais pas ça. Bien sûr, on veut toujours faire plus, mais je n’ai aucun regret. J’ai gardé de bonnes relations dans tous mes clubs, et c’est une grande fierté.

Un souvenir marquant à ressortir ?
À Saint-Étienne, les derbies, l’ambiance du stade, la Coupe d’Europe… Un but contre le PSG devant ma famille, ce sont des moments gravés. Mais je garde aussi un grand souvenir de Strasbourg avec la victoire en Coupe de la Ligue, mon seul trophée. Et même mon passage à Lorient, assez court, reste très positif : le jeu, le groupe, le coach Gourcuff… J’ai encore des contacts avec beaucoup de joueurs de cette époque.

Continues-tu à suivre tes anciens clubs ?
Oui, je suis toujours leurs parcours. J’ai moins de coéquipiers que je connais encore en activité, mais je garde un œil. Et quand je peux, je retourne voir des matches.

Et pour la suite, que pouvons-nous te souhaiter ?
De continuer à prendre du plaisir dans ce que je fais, et surtout la santé pour moi et mes proches. Aujourd’hui je suis heureux, bien entouré, et c’est le plus important.


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