Auteur d’une magnifique saison l’an passé, Benjamin Lecomte (24 ans, 69 matches de Ligue 1), le gardien du FC Lorient, nous a reçu chez lui, pour revenir sur sa carrière, l’équipe de France et l’importance de la famille. Rencontre.
Si le FC Lorient est encore en Ligue 1 cette saison, il le doit en partie à son gardien de but, Benjamin Lecomte. Le portier lorientais, arrivé chez les Merlus lors de la saison 2009-2010 en provenance de Niort avec un contrat de stagiaire professionnel, a su gravir les échelons pour arriver aujourd’hui au poste de numéro 1. Un statut qui le rend très fier : « Comme n’importe quel jeune joueur, le but est de signer un premier contrat professionnel et de jouer dans le club qui vous fait confiance » admet-il. « Pour moi, il aura fallu un peu de temps car ça fait de nombreuses années que je suis au FCL. Mais aujourd’hui, je suis très fier de porter ces couleurs et de succéder à un gardien comme Fabien Audard, un joueur qui a marqué l’Histoire du club ». Et ce nouveau rôle lui a été proposé en début de saison dernière suite à la nomination de Sylvain Ripoll : « Un staff et un club m’ont fait confiance l’an passé. Je m’efforce aujourd’hui de réaliser de belles performances et de travailler dur pour leur rendre cela. Je leur dois tout » explique le joueur formé chez les Chamois Niortais.
Et cette confiance, Benjamin a su la rendre l’an passé. Elu « Lorientais de l’année » par les supporters la saison dernière, le natif de Paris a joué un grand rôle dans le maintien du FCL en Ligue 1 : « J’étais attendu au tournant en passant derrière Fabien et j’avais donc des responsabilités à assumer. J’ai essayé de le faire du mieux possible et ça a payé. J’en suis satisfait ». Auteur du plus grand nombre d’arrêts en Ligue 1 l’année dernière, le Lorientais a forcément marqué les esprits. Et il poursuit dans cette voie encore aujourd’hui : « La saison dernière était une saison d’apprentissage. Cette année, c’est celle de la confirmation. Je dois prouver que ce n’était pas de la chance et que j’ai des qualités ». Et cela se sait ! En effet, son nom est de temps en temps lié à celui de l’équipe de France lors des annonces de sélection. Des bruits qui ne lui montent pas du tout à la tête : « Il faut rester humble. C’est gratifiant et motivant. Mais ça me parait loin. Il y a quand même du beau monde devant ». Il poursuit : « Si ça doit arriver, ça arrivera. Aujourd’hui je me concentre sur mon club. C’est en étant bon avec le FC Lorient que les portes s’ouvriront. Après, quand tu es français et footballeur professionnel, tu as forcément envie de représenter ton pays. J’ai eu la chance de le faire à plusieurs reprises chez les jeunes. Mais le graal est d’arriver chez les A. Est-ce que j’en suis là, je ne sais rien ». Avec patience, ambition et persévérance, peut-être qu’un jour, le monde des Bleus viendra frapper à sa porte.
Mais avant de connaître les joies du haut niveau et les pelouses de Ligue 1, Benjamin Lecomte a tout d’abord fait ses gammes sur les terrains de la région parisienne : « J’ai commencé en débutant à Arcueil, la ville où je résidais. C’est mon club et je le suis encore. J’y ai beaucoup de souvenirs et il est important pour moi de garder contact avec ce club ». Après une année en 14 ans Fédéraux avec Antony, autre club de la région parisienne, Benjamin rejoint le Centre de Formation de Niort à l’âge de 15 ans : « C’était loin d’être gagné mais j’ai toujours voulu être footballeur professionnel. Mais j’ai eu la chance de tomber sur un grand Monsieur : Jean-Pierre Andrès. Il a convaincu tout le monde sur mon potentiel, tant sur le plan scolaire que footballistique ». Il développe : « A l’époque, nous étions recrutés sur dossier scolaire au Lycée de la Venise Verte. En parallèle, j’étais au Centre de Formation des Chamois. Les études et le foot étaient primordiaux. J’étais peut-être même meilleur à l’école qu’au football à ce moment-là. Et cette personne a appuyé sur mon dossier parce qu’elle croyait en moi dès le début. Tout est parti de là ». Après trois ans dans les Deux-Sèvres, Benjamin doit faire un choix car le club niortais perd son statut professionnel : « Un an avant de rejoindre le FCL, je rencontre mon agent. Il fallait faire les bons choix car je jouais en équipe de France à l’époque et j’étais regardé. Le FCL s’est manifesté et nous décidons de venir ici ».
Une fin de formation chez les Merlus avec Hervé Guégan et Stéphane Le Garrec à partir de 2009 : « J’avais signé stagiaire professionnel en arrivant à Lorient mais je me suis entraîné assez rapidement avec les professionnels. J’ai réussi à décrocher ce premier contrat professionnel à force de travail puis j’ai grimpé les échelons pour intégrer définitivement le groupe ». Il fait sa première apparition en Ligue 1 le 23 octobre 2010 à Nancy suite à l’expulsion de Lionel Cappone et enchaîne douze autres apparitions au plus haut niveau jusqu’à l’été 2013. Il effectuera la saison 2013-2014 à Dijon en Ligue 2. Une expérience très enrichissante pour Benjamin Lecomte : « Le prêt c’est ce qui a fait que j’ai été élu meilleur joueur de Lorient l’année dernière et que cette année j’arrive à tenir ma place. C’est l’étape cruciale de ma carrière » avoue-t-il. Elu meilleur dijonnais de la saison, il revient donc au FC Lorient l’été 2014 et s’impose comme numéro 1 du club sous Sylvain Ripoll, comme nous l’avons dit précédemment. Et ces performances actuelles viennent aussi d’un environnement sain : « Ma femme et ma fille sont ma grande stabilité. C’est une bouffée d’oxygène quand je rentre à la maison. C’est très important. Quand je rentre, je joue mon rôle de papa et de mari. J’ai un cocon familial, que ce soit avec mes parents ou mes beaux-parents, qui me permet d’être dans bien ma tête aujourd’hui. Je suis serein grâce à tout ça ». Et cela se ressent sur le terrain…
