15 Sep 2025 | Actualités

Cyrille Carrière, nouveau visage des U17 Nationaux

Cyrille Carrière n’était pas prédestiné à faire carrière dans le monde du football. Pourtant, l’Ariégeois s’est frayé un chemin pour écrire son histoire à travers différents clubs, à différents niveaux. En tant que joueur d’abord, puis, depuis une vingtaine d’années, en tant que formateur.

Devenu coach des U17 du FC Lorient cet été, Cyrille Carrière nous parle de son parcours mouvementé ainsi que de son nouveau projet au cœur de la formation lorientaise. Entretien.

Cyrille, nous allons faire un grand retour en arrière en commençant par évoquer tes débuts dans le football. Quel est le point de départ de ton parcours ?

Ça remonte maintenant (rires) ! J’ai commencé le football vers 7/8 ans à Villenave-d’Ornon (dans la banlieue de Bordeaux). Pourtant, je suis né dans un pays du rugby (Cyrille Carrière est né à Foix, dans l’Ariège) et rien ne prédestinait, à moi et mon frère (Eric Carrière), un futur dans le football. Mais notre père était éducateur au club et on s’est pris au jeu.

Les années passant, j’ai continué à y jouer à Auch (Gers) lors de la mutation de mon père, puis à Muret (Haute-Garonne) avec mon frère.

Personnellement, je ne me voyais pas du tout faire évoluer dans le monde du football. Je marquais quelques buts en tant qu’attaquant, mais je ne sortais pas du lot. Mon frère, par contre, s’est fait repérer par le FC Nantes en 1995. C’était le début d’une très belle carrière pour lui.

Toi, tu fais le choix de signer à Albi.

Je quitte Muret car je n’avais pas beaucoup de temps de jeu et je décide de retourner à Auch où l’on accède en N3. Alain Rolland était mon coach et c’est lui qui m’a poussé à aller jouer plus haut. Je rejoins ensuite Albi en CFA, à mes 25 ans. En parallèle, j’avais validé ma licence en STAPS et je faisais des remplacements en tant que professeur d’EPS .

Devenir prof était ma volonté première et je ne me voyais pas aller plus haut dans le football. Je voyais le foot comme une passion et non comme un possible métier. Et pourtant, ça dure depuis 28 ans…

Tu signes ensuite au Grenoble Foot 38

Oui, je fais une excellente saison avec Albi et Grenoble me sollicite. Avec le GF38, on fait champion de National et on atteint les quarts de finale de la Coupe de France où je marque une dizaine de buts.

L’année suivante, je signe professionnel en Ligue 2. Je fais neuf matches en tant que remplaçant, puis je me blesse. Ce sont les aléas du football mais je pense que j’étais à mon maximum.

Tu enchaines ensuite les pepins physiques avant de lancer ton parcours d’entraineur…

J’ai signé à Cherbourg et j’essuie plusieurs fractures, des problèmes musculaires aussi. Je décide alors de faire mon retour à Muret, qui venait de descendre en régional, et le club me propose d’encadrer les U18B. Mon parcours de formateur part de là où je commence à passer mes diplômes d’entraineur.

Je passe, en tout, huit années à Muret en tant que responsable de la section foot au collège Louisa Paulin à Muret et entraineur des U18 au départ. Puis je prends les 14 ans fédéraux pendant 2 ans, avec un certain Flavien Tait, puis l’équipe première où l’on monte à mon départ en CFA2.

En 2011, tu rejoins le Tours FC pour évoluer au sein de leur centre de formation

Et j’y passerai sept belles années ! Avec les U17 au départ, puis la réserve (de 2012 à 2018) et la direction du centre (de 2014 à 2018).

Nous avons connu beaucoup de réussite avec ce club, pris énormément de plaisir dans un club aux valeurs familiales. On a formé d’excellents joueurs, de nombreux jeunes devenus pros (générations 95, 96, 97…). J’ai eu Romain Faivre, Baptiste Santamaria...

Là-bas, j’ai rencontré Bingourou Kamara qui sortait de trois années à Clairefontaine. C’était mon gardien de but en U17 au départ et lorsqu’on devient Champion de France U19 avec Gilbert Zoonekynd et Nourredine El Ouardani, les formateurs de l’époque.

En signant à Lorient cet été, tu as donc retrouvé Bingourou Kamara mais pas que…

Je retrouve du monde, effectivement ! Olivier Pantaloni était à l’époque le coach de l’équipe première de Tours, Pierre Bazin était son préparateur physique et Benjamin Leroy était le gardien de but !

Ces personnes ont aussi joué dans mon choix de rejoindre le FC Lorient. Ici, je suis aussi venu chercher un projet humain avec des gens que je respecte énormément.

Après ces très belles années à Tours, tu connais un parcours de nouveau mouvementé

Oui complétement. Je fais deux années à Orléans, où l’on a lancé le centre de formation puis une parenthèse de trois matchs où j’ai assuré le poste d’entraineur intérimaire en Ligue 2, (mars 2020, arrêt du championnat suite à la crise Covid).

Par la suite, j’ai connu pas mal de mouvements. J’ai lancé ma société de coaching individuel, j’ai entrainé Saint-Cyr en régional, puis devenu directeur technique au Stade Poitevin où j’ai rencontré Alexis Capela (actuel adjoint de la réserve du FCL). Les péripéties de la vie ont aussi guidé mes choix pour garder la proximité familiale.

Et en février 2023, tu saisis l’opportunité de rejoindre le Paris SG en tant que directeur technique du centre de formation et préformation

Une expérience hyper formatrice, au sein d’un très grand club. Deux très belles années où l’on termine deux fois champion de France avec les U19.

Un univers forcément particulier pour quelqu’un comme moi qui sors du Gers (rires). Mais l’objectif de mon travail restait le même là-bas, développer et former des joueurs et des entraîneurs. Une expérience riche avec de sacrés souvenirs, un déplacement à Liverpool en Ligue des Champions, la Youth League, des tournois à l’étranger pour le recrutement…

Cet été, tu as rejoint le FC Lorient pour prendre en charge les U17 Nationaux. Pourquoi ce choix ?

Je suis venu en stage d’observation et j’ai été séduit par le travail réalisé et l’ambiance de travail, et j’ai apprécié le projet que l’on m’a proposé par la suite. Sur le plan technique, humain, relationnel, je suis en phase avec le club.

Mon objectif est maintenant d’apporter mes compétences au service du club, de faire progresser les joueurs et de les former pour le plus haut niveau,

Sur mes deux premiers mois ici, j’ai déjà appris énormément de choses. Lorient est en avance sur beaucoup de méthodes de travail, sur les préparations de séances, du suivi et de l’accompagnement des joueurs… à moi de pouvoir y apporter ma contribution.

Comment abordes-tu cette saison avec les U17 Nationaux ?

Il y a un gros potentiel. On a montré de belles choses en ce début de saison, des choses à parfaire aussi (3 victoires, 1 défaite).

On est en début de saison, dans une période de cadrage. Il y a plusieurs joueurs à forts potentiels. Maintenant, c’est à eux d’écrire leur propre histoire.

Nous, on se doit de les accompagner au mieux. Le suivi personnel est une grande force ici. Et nos jeunes ont de très bonnes conditions de travail pour progresser, un cadre de vie, des conditions d’entrainement… A nous de leur faire prendre conscience de tout cela et de les former pour évoluer au plus haut niveau. En tout cas je suis très heureux de pouvoir participer à ce projet qui correspond davantage à mes valeurs. Plusieurs personnes ont inspiré mon parcours, notamment François Blaquart à Tours ou encore Lionel Poisson à Salies-du-Salat. Je m’inspire de leur parcours d’entraineur et de formateur pour faire au mieux ici à Lorient.

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