16 Mar | Actualités

Nicolas Hislen, implanté sur le Rocher

A l’occasion de la rencontre AS Monaco – FC Lorient de ce week-end, nous avons souhaité prendre des nouvelles d’un ancien joueur passé par les deux clubs. A savoir Nicolas Hislen. Le milieu de terrain défensif, passé au FC Lorient lors de la saison 2004-2005, revient sur son année dans le Morbihan et évoque aussi ses années monégasques ponctuées par le remarquable parcours de l’ASM en Ligue des Champions en 2004. Entretien.

Nicolas, commençons par prendre de vos nouvelles. Comment allez-vous ?
Tout va bien pour moi. Je suis marié et j’ai une petite fille de 9 ans et demi. J’habite au Cap d’Ail, une ville à la frontière de Monaco. J’y suis revenu après ma carrière mais pas pour le football. J’ai des amis et de la famille dans la région.

Quelles sont vos occupations actuelles ?
Je travaille aujourd’hui sur Monaco, dans la fonction publique. J’ai arrêté ma carrière en 2010 et je fais des journées de bureau classiques.

Vous parlez de fonction publique. Pouvez-vous préciser un peu plus ?
J’ai un devoir de réserve donc je n’en dirai pas plus. Ça fait quelques années maintenant. Je suis fonctionnaire sur Monaco. Ça se passe très bien.

Vous aviez entrepris des études durant votre carrière ou les avez-vous reprises à l’issue ?
J’ai été formé à l’AS Monaco et au centre, ici, j’étais allé jusqu’au BTS commercial avant de rejoindre Lorient. C’était un bagage supplémentaire pour moi. Après ma carrière, j’ai été aussi gérant de société avant de rejoindre la fonction publique. Tout cela m’a aidé pour la suite. Quand tu es footballeur professionnel, tu es dans une bulle, mais c’est très important d’avoir une formation à côté. Je pense notamment aux générations actuelles. On ne sait pas comment va se dérouler la carrière et tout peut arriver. Même pour l’après-carrière…Tout le monde n’a pas la chance de pouvoir gagner des salaires mirobolants. Il faut préparer l’avenir et c’est important d’avoir et de saisir des opportunités.

Dans quel domaine se trouvait votre société ?
J’étais dans la librairie-papeterie. C’était une opportunité. Ce fut une très bonne expérience qui est intervenue peu de temps après ma carrière. J’ai essayé de l’amener à bien puis une autre s’est présentée dans la fonction publique à Monaco.


Suite à votre formation monégasque, vous côtoyez l’effectif finaliste de la Ligue des Champions en 2004 (3 présences sur le banc monégasque). Une sacrée expérience certainement…
Oui, on peut le dire. J’ai fait les 8èmes de finale face au Lokomotiv Moscou et un match face à La Corogne lors des poules. Cette année-là, j’avais fait une dizaine d’apparitions dont des titularisations en Coupe de la Ligue, en Coupe de France, à Marseille. Ce fut une année extraordinaire. Il y avait un groupe incroyable et d’être là, au cœur de cette aventure, était un privilège. Je suis arrivé à 14 ans à l’AS Monaco, c’est donc mon club de cœur. Malheureusement, nous ne sommes pas allés au bout de cette compétition. Ç’aurait été grandiose. C’était mes meilleures années. Quand vous avez 19-20 ans, c’est incroyable, très enrichissant. Quand tu entends la musique de la Ligue des Champions et que vous êtes sur le banc, c’est une expérience à vivre. Il y avait un engouement exceptionnel autour de l’équipe. Et quand vous avez Didier Deschamps comme entraîneur et moi étant milieu défensif, on ne peut qu’apprendre. On l’écoute, surtout quand il venait te parler de tactique, de positionnement…C’est un des plus grands noms du football. J’ai un respect immense pour l’entraîneur et l’homme.

Vous remportez la Coupe de la Ligue en 2003 avec le club de la Principauté.
Tout à fait. J’avais notamment participé au quart de finale face à Gueugnon mais je me fais expulser peu de temps avant l’heure de jeu. C’était un trophée qui était le bienvenu pour moi, d’autant plus que cette coupe n’existe plus aujourd’hui. C’est un trophée collector.

Vous êtes prêté la saison 2004-2005 au FC Lorient alors en Ligue 2. Que retenez-vous de cette année en Bretagne ?
Je sortais de deux saisons à l’AS Monaco où j’avais joué quelques matches, présent sur des feuilles de match de Ligue des Champions et je souhaitais du temps de jeu pour progresser. Il vaut mieux jouer régulièrement en Ligue 2 qu’être remplaçant et peu jouer en Ligue 1. Sportivement ce fut compliqué. C’était une question de choix. Cette saison 2004-2005 était de transition. Nous étions très nombreux dans l’effectif. J’espérais beaucoup de ce prêt. Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme je le souhaitais. Il ne fallait pas lâcher et aller de l’avant. Hormis le talent, quand tu es joueur de foot, il faut aussi être là au bon moment et avoir un entraîneur qui vous fait confiance malgré quelques mauvais résultats. La confiance que l’on peut vous donner, quand tu es sportif de haut niveau, est très importante. J’avais un tempérament de bosseur, une bonne mentalité, une bonne hygiène de vie, je montrais aux entraînements, mais ça ne s’est pas passé comme prévu. Mais j’ai quand même apprécié mon passage au FC Lorient. C’était un club très familial avec de belles ambitions. La ville était très agréable comme les alentours puisque je vivais sur Larmor-Plage. Ça vingt ans maintenant, le temps passe vite.


Il n’y a donc pas de regrets sur cette saison lorientaise ?
En arrivant à Lorient, qui avait déjà une certaine notoriété, le but était de faire le maximum de matches pour acquérir une expérience en Ligue 2. Cela ne s’est produit, il ne faut pas avoir de regrets. Je ne jette la faute à personne mais ce ne fut pas simple. J’ai quand même gardé de très bons souvenirs du club et j’y ai rencontré de belles personnes. J’ai de temps en temps Benjamin Genton, qui est toujours au club et avec qui j’avais bien sympathisé en arrivant au FCL. A l’époque je m’entendais bien avec des joueurs comme Stéphane Pédron, Baky Koné, Marc Boutruche ou encore André-Pierre Gignac qui était encore méconnu. Lorient reste une bonne expérience mais sportivement ce n’était pas une bonne saison, à titre personnel, pour diverses raisons.

Vous poursuivez ensuite à Martigues puis Arles en National.
Après Lorient, ce fut compliqué pour retrouver un club derrière. J’ai effectivement trouvé Martigues dans un premier temps puis Arles en National, puis Ligue 2 jusqu’à l’accession en Ligue 1. Si on analyse un peu la carrière, on peut toujours faire plus. Il y des paramètres et des choix de vie qui rentrent en compte. Je suis quand même content car réussir à devenir footballeur professionnel était un rêve et ma passion. Je suis heureux d’avoir pu le toucher.

Vous avez l’opportunité également de fréquenter les équipes de France de jeunes.
En effet. J’ai eu la chance de faire toutes les sélections de jeunes jusqu’au moins de 20 ans. J’étais de la génération de Jérémy Toulalan, Jérémie Aliadière, qui est passé par Lorient aussi. Je recevais d’ailleurs toujours des convocations pour aller jouer en Espoirs quand j’étais chez les Merlus.

Etes-vous toujours en contact avec Jérémie Aliadière ?
On s’est envoyé des messages sur Facebook. On se suit mais je ne l’ai pas au téléphone. On s’est connu en équipes de France pendant 4-5 ans. Nous nous suivions. C’est un super gars et un très bon joueur. On s’est envoyés des photos de cette époque. Il y a quelque chose qui nous a uni durant notre jeunesse. Ça restera à vie surtout quand tu joues pour ton pays. Le connaissant, il a dû faire l’unanimité chez vous, c’est une belle personne.

Suivez-vous toujours l’actualité de vos clubs ?
Je reste bien évidemment attentif à l’actualité du sport de manière générale. On a la chance à Monaco d’avoir une ville très sportive, où nous avons aussi une belle équipe de basket. Sinon, je suis bien sûr l’AS Monaco et le FC Lorient. Ce week-end, je vais au match. En cinq minutes, je suis au stade.

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