10 Nov | Actualités

Enzo Reale, la famille avant tout

A l’occasion de la rencontre Clermont Foot 63 – FC Lorient de ce week-end, nous avons souhaité prendre des nouvelles d’un ancien joueur des deux clubs. A savoir Enzo Reale. Le Lyonnais nous parle de sa saison au Goal FC, de ses activités en parallèle et de son passage chez les Merlus entre 2012 et 2015.

Enzo, comment vas-tu ?
Je vais bien, merci. Je suis arrivé au Goal FC, dans la région lyonnaise, l’année dernière car j’avais pour objectif de rentrer auprès de mes enfants et de ma famille. J’ai fait un choix familial, clairement. J’avais plusieurs possibilités l’an passé mais cela a été payant puisque nous sommes montés en National. Je m’entraîne, je commence à entraîner aussi petit à petit. J’aimerais bien faire ça plus tard. Je prépare mon après-carrière tout en continuant à jouer car c’est ce que j’aime faire le plus.

Tu évolues aujourd’hui au Goal FC. Peux-tu nous parler de ce club ?
Goal FC (Grand Ouest Association Lyonnaise Football Club) est la fusion de plusieurs clubs. Il porte ce nom depuis maintenant trois ou quatre saisons. C’est le club qui a le plus de licenciés en France. Il est familial avec de l’ambition à l’image de nos présidents Messieurs Fontanel et Delorme. C’est un club discret, qui travaille dans l’ombre et qui essaie de grandir d’année en année. 

Comment y es-tu arrivé ?
Je connaissais déjà le club, un adjoint la saison dernière et donc sa façon de travailler. J’ai eu plusieurs entretiens avec des clubs de la région mais quand j’ai rencontré le coach actuel (Fabien Pujo), le feeling est tout de suite passé. Il a de belles valeurs et prône le beau football. C’est quelque chose qui m’a tout de suite emballé. Je suis un joueur de foot avec une ambition dans le jeu, comme quand j’avais fait le choix de rejoindre Lorient en 2012. C’est une chance pour un club de notre niveau d’avoir un entraîneur qui a cette philosophie de jeu. J’ai donc sauté sur l’occasion pour continuer à vivre de ma passion et à prendre du plaisir sur le terrain.

As-tu retrouvé des connaissances lyonnaises en rejoignant Goal FC ?
J’ai fait venir Florian Raspentino et ensuite je connaissais quasiment toute l’équipe, au moins de nom. On a un collectif où tout le monde s’entend vraiment bien. Il y a une belle ambiance au club. C’est quelque chose d’important, quand tu commences à vieillir, de prendre du plaisir avec tes partenaires. Tout le monde a le même objectif, le maintien pour cette saison, et continuer de grandir ensemble.

Est-ce ce côté familial qui vous a permis de réussir cette montée historique ?
C’est la première fois que le club atteint ce niveau. Le fait qu’il y ait cette ambiance familiale, avec beaucoup de bénévoles, je pense que ça a été une force dans les derniers moments de la saison. A un moment donné, nous étions à quatre points de la montée alors qu’il ne restait plus beaucoup de journées. Nous l’avons fait malgré tout. C’est donc un exploit. On a senti le soutien de tout le monde. On est rentré dans l’histoire.

L’an passé, tu as affronté l’équipe réserve du FC Lorient…
Oui, au stade du Moustoir. D’ailleurs, c’est le seul but que j’ai marqué l’année dernière. On avait fait match nul (1-1).

Aujourd’hui, comment se déroule votre saison ?
Nous sommes les premiers relégables (13èmes). La plupart de nos joueurs découvrent ce niveau, certains ont déjà joué en National voire en Ligue 2. Avec le projet de jeu que l’on a, les résultats dépendent un peu de nous. Si on joue notre football, je pense que l’on pourra prendre beaucoup de points et se maintenir. Mais si on rentre dans un domaine plus physique, on sera plus en difficulté. Notre projet de jeu est très important.

Quel est ton rôle au sein de l’effectif ?
Je connais une pubalgie actuellement et étais en arrêt pendant plus de deux mois. Je reprends tout juste. Par rapport à l’équipe, c’était un peu plus compliqué car j’ai tendance à prendre le jeu à mon compte. Je suis un peu le seul dans ce registre. On était en difficulté dans la possession mais il y a un groupe de qualité. Même ceux qui n’ont pas connu le National ont le niveau.

Quand as-tu quitté le monde professionnel ?
Après Clermont, en septembre 2016, j’ai fait un an en Ligue 2 puis j’y ai résilié mon contrat. Après cela, j’ai arrêté pendant un an. J’ai ensuite rejoint Lyon la Duchère. Quand j’ai résilié à Clermont, je venais de me séparer de ma conjointe. Pour être proche de mes enfants, je suis rentré dans la région. Le choix de La Duchère était pour me remettre le pied à l’étrier. Je connaissais le coach de l’époque, Karim Mokkedem. C’était ce que je recherchais pour reprendre goût au foot.

Sur une de tes dernières stories Instagram, tu poses avec une équipe en tant que coach. Tu entraînes aussi en parallèle ?
Je coache en mode loisir les avocats du barreau de Lyon. Un de mes frères est avocat et il m’a demandé en début d’année si je pouvais les coacher pour mieux les encadrer. J’ai accepté volontiers. On a match ou entraînement les lundis et mercredis. On affronte des clubs du coin. J’essaye de voir comment j’appréhende le poste de coach. Certes, ce sont des avocats mais il y a un bon niveau de jeu quand même. Ça ne me prend pas trop de temps, ça me permet de voir ce que ça peut donner. Je me suis renseigné pour passer des diplômes prochainement. Je me dirigerais plutôt vers le football adulte directement.

As-tu d’autres occupations en dehors du football ?
Je suis parrain d’une école sur Lyon : la Win Sport School Management. Je fais des conférences, je leur amène quelques joueurs pour échanger aussi. Je m’occupe avec ce qu’ils me donnent comme tâches. Je travaille sur des thématiques auprès des étudiants. Et le lundi soir, j’interviens aussi sur BFM Lyon pour débriefer les matches de l’OL.

Ça te permet de découvrir d’autres facettes du milieu du foot…
Si tu ne fais rien pendant ton temps libre, tu le gâches. Je préfère faire tout ça. Je m’ouvre à plein de choses. Je prends toutes ces expériences pour m’exercer pour l’avenir.

Une vie de famille bien pleine ?
Oui, j’ai deux filles, des jumelles, en garde partagée. Elles viennent à tous mes matches. Elles sont nées quand j’étais à Lorient et ont 9 ans aujourd’hui. Elles font de la danse classique, de la natation. Je les accompagne sur leurs galas aussi. Je suis revenu spécialement pour elles sur Lyon. J’ai mis ma carrière de côté pour elles. Je ne regretterai jamais ce choix.

Quand tu regardes dans le rétro, que te dis-tu sur ta carrière ?
Je me dis qu’une carrière ne tient à rien du tout. Ça ne dépend pas forcément de toi parfois. Il faut profiter quand on y est pour justement ne pas avoir de regrets. Le plus important est de prendre du plaisir sur le terrain. Je ne l’ai jamais perdu, je n’ai jamais joué dans un état dépressif, ce n’est pas le cas. Il ne faut pas oublier que nous sommes des privilégiés et qu’on se doit de ne pas faire la tête quand on est sur les terrains.

Avec le FC Lorient, tu joues 28 matches au total. Que retiens-tu de ton passage dans le Morbihan ?
J’ai adoré mon passage à Lorient. J’ai bien aimé la ville, l’ambiance, on y était tranquille. J’aimais beaucoup ma petite vie de famille à Larmor-Plage. C’était paisible pour y vivre. J’en parle souvent.

As-tu conservé des contacts avec d’anciens coéquipiers ?
Oui, j’ai souvent Lamine Gassama. Dernièrement, j’ai eu Yann Jouffe qui est du côté de Montélimar. Durant l’été, c’est Bruno Ecuele Manga qui m’a contacté car il a failli rejoindre le Goal FC. Finalement, il a signé à Niort. Je vais le voir ce week-end car on joue contre eux. Et de temps en temps Gilles Sunu qui est à Châteauroux.

Les Merlus se déplacent à Clermont, un de tes anciens clubs aussi, ce week-end. Comment vois-tu ce match ?
Je suis beaucoup le foot. Ce sont deux clubs semblables avec pas de très gros moyens mais avec une vraie philosophie de jeu. Il y a Gastien d’un côté, Le Bris de l’autre. Ce sera un match assez ouvert car les deux équipes ne savent pas trop fermer le jeu. Je donnerais un avantage pour Lorient sur cette rencontre.

Pour anecdotes, Enzo évolue aujourd’hui avec un certain Adrien Julloux passé par le centre de formation du FC Lorient et ancien cadre de l’équipe réserve du club. Par ailleurs, le stade du Goal FC se nomme le stade Ludovic Giuly, ancien international français passé par le FCL en 2012-2013.

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