Pablo Pagis et Théo Le Bris ont de multiples points communs. De la même génération (2002), les deux joueurs se sont pris de passion pour le football sur le territoire rennais. Leurs chemins se sont alors croisés dans les catégories jeunes avant de se rejoindre au centre de formation des Merlus.
Devenus meilleurs amis par la suite, ils évoluent aujourd’hui dans le même effectif professionnel. Interview croisée de Pablo et Théo avant de recevoir le Stade Rennais au stade du Moustoir (ce dimanche à 15h).
Comment vous êtes-vous rencontrés ? Comment est née votre amitié ?
Théo : Dès tout petit, on s’affrontait chez les jeunes. Pablo évoluait au Stade Rennais (depuis les U11), moi je jouais à Montgermont, le petit club de ma ville, puis à Bréquigny. Et c’est en U15, en Equipe de Bretagne, que l’on a fait nos premiers pas dans la même équipe. Puis Pablo est arrivé en deuxième année au centre de formation au FC Lorient, moi j’y étais installé depuis déjà un an. Mais lors des deux années au centre, on se parlait très peu.
Pablo : J’ai eu beaucoup de mal à m’intégrer au départ. Il y avait un groupe solide de joueurs arrivés en première année, et moi je suis arrivé en cours de route. En plus, j’étais blessé au départ donc je me renfermais sur moi-même. Et c’est lors de mon passage en réserve, que l’on s’est rapproché avec Théo.
Théo : A cette période là, on cherchait chacun un appartement car on passait nos dernières semaines au centre. C’était en été et il n’y avait quasiment plus aucun joueur à l’internat.
Pablo : Je me rappelle, Théo étais dans une chambre du haut et j’étais juste en face. Et un soir, je suis rentré dans sa chambre et il mangeait sa barquette préparée par sa mère (rires). Je me souviens parfaitement de ce moment où on s’est rendu compte qu’on était plus que deux dans les locaux du centre.
Théo : J’ai ensuite eu mon appartement et Pablo est venu y dormir pendant une semaine car il n’avait pas de logement.
Comment s’est passée la cohabitation ?
Théo : Franchement, bien ! Pourtant on ne se connaissait pas très bien à cette époque là. Mais cette semaine s’était vraiment bien passée, avant que Pablo rejoigne son appartement à son tour.
Pablo : Notre amitié est vraiment née de ces moments là. Car l’année suivante en équipe réserve, on passait beaucoup de temps ensemble. A l’entrainement, parfois chez moi, parfois chez Théo.
Si l’on revient à vos premières rencontres sur les terrains de football, quel regard portiez vous l’un sur l’autre ?
Pablo : Je le trouvais trop chaud ! Il jouait six (milieu de terrain devant la défense) et il était trop fort. Théo jouait à Ploufragan et moi j’étais au SRFC. On avait perdu 4 buts à 0 je crois, et Théo était le meilleur sur le terrain.
Théo : Au départ, Pablo était remplaçant à Rennes et il entrait en jeu face à nous. Mais tu sentais du potentiel.
Pablo : J’ai mis plus de temps que Théo à m’exprimer. Au SRFC, j’étais remplaçant et il y avait une très grosse concurrence.
Vous aviez la même volonté de devenir professionnel ?
Pablo : Au départ, pas du tout. Je jouais au football pour m’amuser, par pure passion. Et c’est en U15 que j’ai eu ce déclic car je sentais que je pouvais être plus compétitif avec un investissement plus important.
Théo : Moi c’est au moment des tests au pôle de Ploufragan. Quand j’ai appris que j’étais dans la liste (les 16 meilleurs joueurs de Bretagne, hors clubs professionnels), j’ai senti que je pouvais faire quelque chose.
Et au bout de six mois là-bas, je signe mon premier contrat avec le FC Lorient. J’ai grandi pendant deux ans à l’internat de Ploufragan, ce qui m’a permis de gagner du temps en arrivant au centre de formation ici.
Vous avez aussi du faire face à un problème commun, celui du gabarit. Comment l’avez-vous géré ?
Pablo : C’est vrai qu’à Rennes, j’étais vraiment en retard morphologiquement. C’était compliqué de m’exprimer, je m’énervais souvent contre moi-même.
Théo : Il fallait s’appuyer sur d’autres qualités, sur notre intelligence de jeu, les déplacements, notre relation avec le ballon… Pour nos deux profils, c’est ce qui a fait la différence.
Si l’on se penche sur vos caractères, lequel des deux est le plus chambreur ?
Pablo : Difficile à dire… Je dirai Théo quand même.
Théo : On est vraiment chambreur quand on est tous les deux. On chambre beaucoup les autres joueurs du vestiaire.
Quelle est la plus grande qualité de l’autre ?
Théo : L’humour. Il déconne tout le temps.
Pablo : Il prend soin de ses proches. Il est très famille, amis…
Et sur le terrain ?
Théo : Sa qualité technique. Il invente des gestes, c’est un joueur surprenant.
Pablo : Théo, c’est sa vitesse. Sa vivacité, ses premiers mètres. La répétition des efforts aussi.
Le plus grand défaut de l’autre dans la vie ?
Théo : Parfois le manque de limite.
Pablo : Il se protège trop parfois. Un peu trop dans la retenue.
Et votre plus grand point commun ?
Pablo : On a les mêmes centres d’intérêts.
Théo : On a aussi les mêmes amis, nos familles s’entendent très bien. Et notre simplicité aussi, on se retrouve beaucoup là-dessus.