29 Sep | Actualités

François Bourgeais : “Au FC Lorient, on accorde un véritable intérêt pour l’humain”

François Bourgeais est devenu cet été l’entraineur adjoint des U19. Ancien joueur professionnel, passé notamment par le SCO d’Angers et le FC Nantes, le Normand a ensuite entamé une reconversion d’éducateur.

À 49 ans, François Bourgeais découvre la formation des Merlus. Entretien.

Une cinquantaine de matchs de Ligue 2

Bonjour François. Pour entamer cette interview, peux-tu nous parler de ta carrière de joueur professionnel ?

J’ai commencé ma carrière de jeune footballeur à Angers, au club de la Vaillante. Un club de quartier proche de chez moi. Je suis tombé très rapidement amoureux du football, du terrain. Là-bas, j’ai pu rencontrer de bons copains, de très bons éducateurs. À l’époque, mon ainé jouait aussi au foot et il est devenu, rapidement et forcément, un exemple pour moi.

À 14 ans, j’ai été repéré par le FC Nantes. J’ai donc quitté ma maison pour m’installer à la Jonelière. J’y suis resté cinq saisons et j’ai pu y rencontrer de nombreuses personnes inspirantes. Raynald Denoueix, en tant que coach, mais aussi Claude Makélélé, Christian Karembeu, Frédéric Da Rocha, joueurs de renom de l’époque.

En 1994, je passe professionnel à Angers. Je dispute sept saisons sous les couleurs du SCO, dont deux de Ligue 2 et cinq en National. Puis je termine mon parcours de joueur au sein du monde amateur, notamment à la Vitréenne puis au Stade Briochin.

Tu entames ensuite une reconversion en tant qu’éducateur…

C’est cela. En 2005, je fais mon retour au FC Nantes en tant que responsable de la préformation. C’était un réel plaisir de faire mon retour dans mon club de toujours, mon club formateur.

Une responsabilité, aussi, car je devais être en quelque sorte garant du jeu ” À La Nantaise “. Et redonner ce que j’avais pu apprendre, des années auparavant, était pour moi une vraie satisfaction.

Je reste six ans chez les jaune et vert entre 2005 et 2011, puis je me lance dans une nouvelle aventure à l’étranger.

Peux-tu nous en dire davantage ?

J’avais toujours eu cette envie de vivre une expérience à l’étranger. Et en 2012, avec ma famille, je file au Canada. Pour un projet familial mais aussi sportif car je rejoins le ” Club Soccer de Longueil ” au Québec. Un club de 2500 joueuses et joueurs, fonctionnant sur un modèle bien différent de ce que l’on peut connaitre en France. Mon métier d’entraineur se transforme alors en rôle de manager.

Au Canada, le football ou soccer est un sport mineur. Bien loin des perspectives économiques du hockey sur glace ou du football américain. Du point de vue culturel aussi, le soccer est très loin d’être rentré dans les mœurs. On doit donc se battre pour le développement de cette pratique, avec des moyens et infrastructures relativement modestes.

“J’ai énormément appris au cours de mes longues années au Canada”

Que retires-tu de cette expérience ?

Une expérience extrêmement enrichissante. Du point du vue humain déjà. Longueil est située dans la proche périphérie de Montréal, agglomération de trois millions d’habitants. Et on y attire que trop peu d’importance en France mais cette zone du monde est remplie de très bons joueurs et joueuses de football.

À mon humble échelle, j’ai essayé de contribuer au développement du football et de ces talents. En tant que Français, on est aussi challengé sur nos capacités de management. J’ai énormément appris au cours de mes longues années au Canada.

Au Canada, tu as aussi pu entrainer des équipes séniors ?

Oui, au cours de mes sept dernières années. De niveau R1 à N3, pour donner un ordre de comparaison avec la France. J’ai pu entrainer de très bons joueurs, des anciens professionnels, des profils confirmés aussi.

J’ai aussi fait la rencontre de très belles personnes. Armand Ken Ella, joueur camerounais formé au FC Barcelone et ancien pro passé par l’Ukraine, l’Azerbaïdjan, la Pologne, l’Afrique du Sud. Un homme avec une histoire de vie vraiment touchante, qui a notamment dû quitter la guerre et son club en Ukraine, pour venir s’installer avec sa famille à Montréal. J’ai aussi entrainé un ancien international chilien. Éric Godoy Zepeda, qui a pu évoluer chez les jeunes aux côtés de joueurs tels que Arturo Vidal ou Alexis Sanchez.

De super joueurs mais surtout de magnifiques histoires de vie. Montréal regorge de profils atypiques, cosmopolites et inspirants.

Tu as aussi vu évoluer des jeunes joueurs qui aspirent aujourd’hui au plus haut niveau…

Plusieurs, oui. Ismaël Koné qui joue en Angleterre à Watford, que j’ai vu grandir. Moïse Bombito, que j’ai pu entrainer durant trois ans, et qui est aujourd’hui international A avec l’équipe nationale du Canada. Il évolue à Colorado Rapid (club de Denver) en MLS.

Mais aussi Mohamed Farsi, international espoir Canada en 2020, qui évolue à Columbus Crew (MLS). Charles Augustre qui joue à Houston Dynamo (MLS) ou encore Diyaeddine Abzi, joueur de Leganes en Liga B.

De belles réussites pour un club qui n’est pas professionnel et avec des moyens forcément limités.

“On est unique dans les mots utilisés ainsi que dans l’accompagnement des joueurs”

On va maintenant aborder le présent. Ton arrivée au FC Lorient cet été en tant qu’entraineur adjoint des U19

Depuis plusieurs années, j’avais cette envie de retrouver le milieu professionnel. Et le FC Lorient s’est présenté comme une réelle opportunité.

J’avais effectué quelques passages au club les années passées. Pour échanger avec le centre de formation, proposer des joueurs aussi.

J’appréciais, de loin, tout le travail qui était mis en place par le FC Lorient. Au niveau des principes de jeu, de la méthodologie, des réflexions… Je suis arrivé ici il y a maintenant huit semaines, et je ressens énormément de plaisir.

Peux-tu nous parler de ton rôle ?

Je travaille auprès du groupe formation. La semaine aux côtés d’Anaïs Bounouar, entraineuse des U17, et Laurent Koscielny, adjoint. Et le week-end je suis avec Benjamin Genton, entraineur, sur les rencontres des U19 en tant qu’assistant.

J’interviens aussi au sein de la section sportive, avec Didier Demeuré et Jérémy Morel.

J’ai rencontré de très belles personnes. D’un point de vue technique mais aussi humain. Ce choix de rejoindre le FC Lorient est une réelle satisfaction.

Tu as parlé d’une méthodologie et réflexion singulières ici. Peux-tu nous en parler un peu plus ?

Sur le plan du jeu, il y a des mots et expressions propres au club. La zone de lumière, la base de 2 ou de 3, les super-pouvoirs…

Et ici, on accorde un véritable intérêt pour l’humain. On s’intéresse d’abord aux jeunes hommes, pour en faire, ensuite, de potentiels joueurs pouvant évoluer au niveau professionnel.

Ici, on est unique dans les mots utilisés et dans l’accompagnement des joueurs. On réfléchit énormément pour continuer d’évoluer, on échange au quotidien.

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