Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Je fais du bateau, du dériveur, de l’optimiste depuis tout petit. Je suis de Morlaix et je suis plutôt issu d’une famille ou les garçons faisaient du foot et les filles du basket. Moi-même j’ai commencé par le foot mais j’avais « deux pieds gauches » (rire). Donc du coup, il a fallu trouver autre chose et comme j’étais proche de la mer, je suis tombé dans cet élément là. Ensuite, la compétition est arrivée. J’ai quand même effectué des études. J’ai eu mon bac et ensuite j’ai fait une école de commerce à Brest. En parallèle, j’ai commencé à naviguer sur la solitaire du Figaro. J’ai navigué sur des bateaux de plus en plus gros et je suis allé de plus en plus loin, d’où les projets que j’ai réalisés jusqu’à aujourd’hui.
Pourquoi la voile ? Qui vous a mis le pied à l’étrier ?
Je ne pensais qu’à la voile et à naviguer déjà à 7 ou 8 ans. C’est mon père qui m’a permis de découvrir ce milieu. Il avait un petit côté baroudeur, il a construit son premier petit bateau de ses propres mains et les premières aventures avec le milieu marin ont été sur ce bateau, en famille, pendant les vacances d’été. Je suis également un grand solitaire. Je peux naviguer en équipe pendant une année mais il me manquera mon petit plaisir supplémentaire et je vais vite tourner en rond. Je n’étais pas fait pour les sports collectifs étant petit et je ne le suis toujours pas.
Vous avez remporté dernièrement la Transat Jacques Vabre avec Jean-Pierre Dick sur Virbac Paprec 3. Quelle sensation avez-vous éprouvé lors de cette victoire ?
On était déjà tous les deux dans une dynamique de la gagne puisque Jean-Pierre (Dick) a remporté la « Barcelone World Race », moi j’ai gagné la Solitaire du Figaro au mois d’août donc pour faire un rapprochement au foot, on était sur une bonne série de victoires, on avait emmagasiné de la confiance ce qui nous a permis de repartir pour la Transat Jacques Vabre dans un très bon état de forme et un moral d’acier. La victoire fut alors très belle mais la pression est retombée vraiment lorsqu’on a franchi la ligne d’arrivée. La dernière nuit a été très éprouvante avec des précipitations importantes. Donc j’étais tendu jusqu’au bout de la course. Mais après, ça a été un grand soulagement. Quand on arrive, on voit la lumière de la terre et une fois débarqué, il y a les spots des chaînes de télévision, il y a un monde fou, et on est acclamé par le public. Ce sont des moments qui restent gravés dans la mémoire. Ce fut un gros soulagement et une grosse fierté même si nous avons été en tête de la course tout au long de la course.
2011 est une très bonne année pour vous puisque vous avez également remporté la Solitaire du Figaro. Laquelle de ces deux courses est la plus éprouvante ?
Je pense que c’est toujours la Solitaire du Figaro. C’est toujours très serré, il y a quatre étapes et une remise en question après chacune d’entre elles. C’est vraiment très intense au niveau de la gestion du sommeil, de la pression des adversaires, c’est très compliqué parce qu’on a tous les mêmes bateaux. C’est du très haut niveau.
Quels sont vos projets futurs ?
L’année prochaine c’est le Vendée Globe, on se prépare, on cherche les partenaires.
Originaire du Finistère, terre de foot, quelle place accordez-vous justement à ce sport dans votre vie ?
Le football a une place très importante car, dans la famille, le foot prenait quand même de la place malgré mon niveau (rire). Après, j’ai un lien spécial avec le football et plus précisément avec Yvon Pouliquen puisqu’il s’est marié avec une de mes cousines. Donc ça m’a permis de le suivre en tant que joueur au Stade Brestois en allant voir des matchs à Francis Le Blé, en famille, et je l’ai suivi ensuite dans ses aventures d’entraîneur à Guingamp et au FC Lorient. Je suis un passionné de tout sport et étant donné que le foot est le sport numéro 1, dès qu’il y a un match à la télévision, je le regarde et dès que j’en ai l’occasion, je me rends au stade.
Que pensez-vous du FC Lorient ?
C’est un club que je ne connaissais pas trop jusqu’à ce que j’arrive à Lorient en 2009, mis à part la victoire en Coupe de France en 2002. Mais depuis 2009, je viens au stade, j’observe comment l’équipe vit, comment le club évolue. Je trouve que c’est un club très professionnel, il y a vraiment une logique entre l’image du club, entre le stade, entre le staff technique, on sent le travail bien fait et l’envie de faire du bon boulot. C’est vraiment ce qui ressort de l’extérieur. Il y a des ambitions mais c’est raisonné. Et au niveau du jeu, avec M. Gourcuff, le club est très bien servi, il y a une envie de jouer, de produire du spectacle. J’adhère complètement à cette mentalité. Le stade, l’ambiance, les spectateurs, c’est chaleureux, familial…
Ce soir vous allez donner le coup d’envoi de la rencontre FC Lorient / SM Caen. Quel est votre pronostic pour ce match ?
La victoire forcément pour le FC Lorient, et plus précisément 2-0.
Crédit photo : Ouest France