Après trente ans passés dans le Nord de la France, Loïc Fiévet s’est lancé un nouveau défi. A 37 ans, l’ancien formateur du Valenciennes Football Club a pris cet eté les rênes des U19 Nationaux des Merlus. Entretien avec cet entraineur passionné de football depuis le plus jeune âge.
Loïc, tu es natif de l’Yonne mais pourtant tu es un véritable enfant du Nord
Exactement, je suis né en Bourgogne suite à la mutation à l’époque de mon père. Mais à mes cinq ans, on a retrouvé le Nord de la France, d’où mon papa est originaire.
J’ai tapé mes premiers ballons en débutant à l’US Pont Flers. Le football était une évidence dans ma famille. Mon père y jouait, mes grands frères aussi.
A la maison, c’était foot, foot et encore foot. Et j’aimais vraiment ça. Je ne ratais aucune séance d’entrainement, aucun match. Je jouais toujours avec les copains, à l’école… Dans le Nord, on est vraiment attaché au ballon rond.
Justement, tu as hérité de cette mentalité du Nord de la France ?
Totalement ! L’histoire de la région est vraiment primordiale dans le Nord. Et ça se retranscrit dans les valeurs de nos clubs nordistes, dans la ferveur des supporters aussi.
Et d’une certaine manière, je ressens aussi ça à Lorient. L’attachement au territoire maritime, aux différents ports, à la pêche… On m’en parle énormément au club depuis mon arrivée.
Et je trouve ça hyper positif. Nos jeunes joueurs doivent comprendre leur territoire pour que les supporters s’identifient à eux. On doit permettre la création de valeurs communes.
Peux-tu nous parler de ton parcours de joueur ?
Après mes débuts à Pont Flers, j’ai rejoint le club de Guesnain en poussin. Là-bas, j’ai découvert le foot à 7 puis à 9.
Et en U13, je suis repéré par Valenciennes pour rejoindre leur section sportive. J’y jouerai de U14 jusqu’en équipe réserve à mes 21 ans. Mais en CFA j’ai vu mes limites.
C’est à ce moment-là que tu décides de te lancer vers un parcours de formateur ?
J’étais passionné depuis tout petit par la tactique. J’avais déjà cette fibre de formation. J’étais capitaine chez les jeunes et j’étais du genre à prendre la parole dans la vestiaire. J’aimais profondément le football. Pour dire, dès mes 14 ans j’ai commencé à multiplier les heures sur Football Manager (rires).
Quelle est ta première expérience d’entraineur ?
A mes 21 ans, je ne suis pas conservé par le VAFC et je décide de me rapprocher de mon ancien coach à Guesnain. Et ce dernier me proposer d’assister aux séances, de commencer à apprendre le job.
Et quelques mois plus tard, on m’a confié les benjamins B. Une première expérience où je voulais transmettre ma passion du football. Je souhaitais que les petits prennent du plaisir et que personne n’arrête en cours de saison.
Tes premiers emplois dans le football arrivent quelques années plus tard
Je jouais à Douai en DH et j’intervenais, en parallèle, au sein de leur section sportive. C’est mon tout premier emploi dans le foot.
Puis à mes 25 ans, j’ai commencé en tant qu’adjoint technique au district. Mes missions étaient de développer le foot féminin, le futsal, les formations… Une super expérience où j’ai énormément appris, où j’ai multiplié les contacts avec les clubs, organisé des réunions… Et en parallèle, j’ai validé mon DES (diplôme d’état supérieur).
Et Valenciennes te contacte ensuite pour devenir responsable de leur école de foot
C’est ça. Je coach aussi les U14 et on créer, en parallèle, la section féminine du VAFC.
Et en 2021, je prends les rênes des U19 Nationaux. On réalise trois saisons bien différentes, mais toutes enrichissantes. En centre de formation, c’est ce qui fait la richesse de notre métier. Chaque année on a de nouvelles générations, on doit reconstruire, s’adapter.
Mais j’ai toujours aimé ça. Notre objectif est d’apporter notre maximum aux jeunes pour sortir le plus de joueurs professionnels possibles.
Un objectif que tu poursuis aujourd’hui au FC Lorient
Lorient s’est présenté comme un nouveau challenge. Je souhaitais sortir de ma zone de confort en découvrant de nouvelles méthodes, une nouvelle manière de voir les choses. Et ces premiers mois au club sont extrêmement enrichissant.
Quelles sont tes premières observations sur la recette FC Lorient ?
J’ai très rapidement remarqué une omniprésence de l’utilisation de la vidéo pour accompagner les joueurs. Et on échange beaucoup avec eux.
Ici, les jeunes doivent être acteur de leur projet. On est là pour les accompagner mais c’est aussi à eux de s’exprimer pour progresser.
Enfin, le regard qu’on a ici sur la progression est très intéressant. On cherche à mettre en place des méthodes pour faire progresser nos joueurs. L’importance accordée aux résultats est secondaire et c’est très agréable de travailler dans un tel contexte.