Pour ce premier portrait de 2016, c’est Louis Thébaud, jeune gardien de 17 ans, que nous découvrons.
Né au Japon, c’est là-bas que Louis a joué pour la première fois au football. Parallèlement, il pratiquait également le judo. « A l’âge de 12 ans, il a fallu que je choisisse entre les deux, j’ai donc fait le choix du football. J’ai compris que j’avais plus de chances de devenir professionnel en poursuivant dans ce domaine », souligne Louis. Plus jeune, Louis était attaquant. Ce qu’il aimait c’était marquer des buts. Mais alors qu’il a 12 ans, son équipe n’a pas de gardien lors d’un tournoi. « On m’a proposé d’aller dans les buts. J’ai pris du plaisir et depuis je suis resté dans les cages », sourit le jeune footballeur.
Alors qu’il joue depuis l’âge de 7 ans dans un club de quartier, il intègre le FC Tokyo, un club professionnel du Japon, à l’âge de 13 ans. « C’est à partir de là que l’aventure a commencé. J’étais dans un Centre de Formation, qui correspond plutôt à de la préformation en France. Chaque joueur est scolarisé dans une école et on se retrouve le soir pour les entraînements ». Lorsqu’il intègre les U18, les choses se compliquent pour Louis. Il ne parvient plus à allier l’école et le foot. « A Tokyo j’étais dans un lycée français pas du tout adapté pour suivre un parcours professionnel de footballeur. Alors j’ai laissé les études de côté pour me concentrer sur le foot ». Il reste donc trois mois dans sa nouvelle catégorie avec les U18, et en concertation avec ses parents, il décide de rejoindre la France. « Mes grands-parents paternels habitent à Rennes. Tous les étés, je passais deux mois chez eux. Je savais très bien que le football français était mieux structuré qu’au Japon ».
Déjà trois sélections avec le Japon
Il arrive donc en Bretagne et connaît bien le FC Lorient. Il envoie un CV. Deux semaines plus tard, le FCL lui propose de venir passer des tests. Concluants, il intègre le Centre de Formation lorientais en juillet 2014. Une nouvelle vie commence. « Ici, ça me change beaucoup, mais c’est que du positif. Je peux me concentrer sur le foot tout en étant performant dans les études. Tout est adapté pour que je progresse au maximum ». Côté intégration, Louis n’a pas eu de mal à s’adapter. Dans un lycée français à Tokyo il connaissait déjà très bien la mentalité des jeunes français, il n’a donc pas été surpris.
Nouvelle étape dans sa jeune carrière de gardien de but, Louis fait maintenant partie de la sélection japonaise. « J’ai été appelé pour la deuxième fois en juillet dernier. C’était vraiment une expérience unique. J’ai joué contre le Mexique et la Serbie en match amical. Mais j’y suis retourné en septembre dernier, pour jouer les premiers tours de qualification de la Coupe du Monde des U20, à laquelle j’espère participer ». Il n’a pas vraiment choisi la sélection japonaise, pour lui c’était une évidence. « ça fait un peu moins de deux ans que je suis en France, je ne connais pas très bien ce pays. J’ai toujours vécu au Japon, alors quand j’ai été convoqué par le Japon, je n’ai pas réfléchi j’ai dit oui tout de suite. Je pense aussi qu’il y a plus de possibilité pour jouer avec les A avec le Japon ». Et Louis voit déjà loin, il espère participer au JO de Tokyo en 2020. Pour ça, il sait que la route est encore longue mais il va tout faire pour y parvenir.
En fin de contrat avec le FC Lorient en juin prochain, il veut convaincre les coaches pendant les six mois qui lui reste, de lui prolonger son contrat. « Lorsque je suis arrivé, j’ai eu du mal à comprendre et à m’imprégner du jeu à la lorientaise. Au Japon, le gardien ne joue pas du tout au pied. Mais aujourd’hui, ça y est je m’épanouis totalement quand je joue avec Lorient, j’espère que l’aventure durera encore longtemps ». C’est en tout cas ce qu’on lui souhaite.
