Les Merlus Ultras fêtent leurs 20 ans d’existence samedi au Stade du Moustoir. De l’émotion, des souvenirs mais surtout une grande famille. A travers Amélie et William, deux membres actifs et historiques du groupe, revivons les moments marquants de ce groupe de supporters mythiques.
« Être membre des Merlus Ultras ce n’est pas seulement donner de la voix 90 minutes tous les samedis », commence Amélie, membre des MU95. Depuis 18 ans, elle a trouvé dans les Merlus Ultras une seconde famille. Comme la plupart des membres, elle a rejoint le groupe de supporters tout naturellement. « J’ai commencé à aller au Moustoir avec mon oncle, mais j’avais du mal à rester assise tranquillement sur mon siège en regardant le match. J’étais tout le temps attirée par la façon dont les MU95 supportaient le FC Lorient. Alors sans trop réfléchir j’ai franchi la porte du groupe et ça fait 18 ans que j’y suis », sourit la jeune femme. Pour William, membre depuis neuf ans et surtout Président des MU95 depuis trois ans, sa démarche est semblable. « Je n’avais pas envie d’attendre une action ou un but pour m’exalter sur mon siège. Je voulais encourager le FCL pendant tout le match. Après je ne juge pas les autres supporters, on a juste une façon différente de supporter son équipe de foot. Moi je voulais juste être acteur du match ».
Depuis le temps qu’ils sont membres actifs du groupe de supporters, ils ont des souvenirs par milliers. « C’est très difficile d’en choisir un seul, mais je dirais quand même que le souvenir d’entendre résonner « We are the champions », au Stade de France, lorsque l’on a gagné la Coupe de France en 2002 me donne encore des frissons ! », raconte Amélie. De son côté, William retient le match entre Lorient et Valencienne lors de la saison 2006/2007. « C’était un match complètement fou. Fabien Audard se blesse en début de rencontre, Lionel Cappone prend un carton rouge c’est donc Ulrich Le Pen qui s’improvise gardien de but pour la fin du match. Malgré ces rebondissements on fait l’exploit de gagner ce match 1 à 0. Je n’ai jamais vu un stade du Moustoir aussi expressif. A chaque action, à chaque arrêt de Le Pen, tout le monde était hystérique. Bref c’était vraiment magique », se souvient William.
Amélie se rappelle aussi très bien de ce match mais elle insiste également sur les deux matches à Marseille en 2008/2009 et à Rennes en 2012/2013. « A Marseille, on est mené 2 à 0 à moins de 10 minutes de la fin du match. Personne ne s’attend à une victoire de Lorient et pourtant on va vivre dix minutes de folie. L’équipe arrache la victoire 2-3. On était fou. Le retour en Bretagne était vraiment très agréable. Et pour Rennes, Alain Traore nous offre enfin une victoire sur le voisin rennais alors que nous sommes réduits à 9 sur le terrain. Il y avait une super ambiance dans le parcage visiteur ».
Quand on est membre des Merlus Ultras on ne contente pas de supporter son équipe au Moustoir, on se doit aussi de les suivre en déplacement. Alors forcément les anecdotes sont multipliées. « Je me rappelle d’un mini « Pékin Express », lors de la saison 2012/2013, où l’on avait constitué trois binômes qui devaient rejoindre Toulon en stop avant de prendre le ferry pour Ajaccio. Ça donnait un peu de folie dans le déplacement et comme c’est mon équipe qui a gagné ça reste forcément un excellent souvenir », rigole Amélie.
De son côté William garde en tête un déplacement un peu plus « galère » à Lille. Avec Florian, autre membre actif des MU95, ils décident de rejoindre le Nord de la France avec un budget très restreint. « Alors qu’il neige énormément, on arrive enfin aux abords du stade. Mais là on se rend compte que tous les supporters lillois font demi-tour. Pour cause, le match est reporté au lendemain 15h. On décide donc attendre, mais comme nous n’avons pas beaucoup d’argent, alors on dort dans une cage d’escalier, les pieds trempés par la neige, avec en guise de couverture, le drapeau des MU95. Celui du FC Lorient est vraiment trop petit (rire). Le lendemain, on assiste à un match, une fois encore, complètement fou. Après avoir été menée, Lorient égalise puis repasse devant avant finalement de s’incliner 6 à 3. A la fin du match on doit absolument rentrer en Bretagne puisque l’on travaille tous les deux le lendemain. Je vous laisse imaginer le retour qui se termine faire du stop entre Rennes et Lorient à 3h du matin », ironise William.
Mais ce sont toutes ces anecdotes qui font la force du groupe. Les supporters sont tous unis autour d’une seule passion : le football. « On supporte tous le FC Lorient. Nous avons la chance d’être un groupe plutôt restreint (ndlr : 150 membres environ). On se connaît tous. On est vraiment une deuxième famille », selon le Président des MU95. Toujours présents, dans les bons comme dans les mauvais moments, les Merlus Ultras sont une force pour le FCL. « Nous avons eu la chance de savoir intégrer de nouvelles générations au sein des MU95 au fil des années, et de leur transmettre les valeurs du groupe, c’est ce qui fait que nous sommes toujours là, 20 ans après ! », se félicite Amélie. Au sein même du groupe, plusieurs générations se côtoient. Le membre le plus âgé à une quarantaine d’années alors que le plus jeune à 15 ans. « On a même un père et son fils qui viennent ensemble supporter le FCL avec les Merlus Ultars ».
Ce qui laisse donc présager encore de belles années aux Merlus Utras. C’est en tout cas ce qu’espèrent Amélie et William. Ils donnent rendez-vous aux supporters lorientais dans dix ans !