5 Déc 2016 | Actualités

Philippe Pinson : « Etre toujours plus proche du joueur »

La préformation du FC Lorient va elle aussi partir en vacances très prochainement. Le moment de dresser un bilan de cette nouvelle année qui a permis aux jeunes de s’épanouir à travers le football. Entretien avec Philippe Pinson, responsable de la préformation.

Philippe, quel bilan tires-tu sur l’année de la préformation ?
On sent que les garçons sont dans de meilleures conditions pour avancer. Avec les nouveaux horaires de classe, on a plus de temps à leur consacrer, on parvient à être davantage à leur écoute. Ce sont donc des évolutions positives. On remarque que nos U13 et nos U15 progressent. On a également une bonne représentativité du FC Lorient à l’extérieur car les garçons représentent bien le FCL dans leur façon de jouer au foot. Il y a encore des chantiers d’amélioration pour être encore plus proche des garçons de façon à ce que leurs projets soient le plus adaptés et personnalisés possibles. Dans l’objectif de toujours vouloir en faire des footballeurs les plus épanouis possibles.

Qu’est-ce qui t’as le plus plu cette année ?
De voir les garçons prendre leur projet en main, dès 14/15 ans. De les voir complètement en phase avec le projet du club et de voir qu’il est alors très simple d’avancer avec eux. Ça m’a vraiment plu. Quand tout se rejoint, entre les parents, l’enfant, l’école et nous, on avance vite et le garçon progresse plus vite car l’environnement est sain. C’est vraiment ça que l’on veut mettre en place. Il faut que tous les éléments qui entourent le jeune footballeur aillent dans le même sens. Être plus proche des attentes des parents est aussi un chantier important. L’environnement du jeune doit être équilibré. Nous, éducateurs et dirigeants du football, ne devons pas être au-dessus des familles.

Qu’est-ce que tu n’aimerais pas revoir l’année prochaine ?
Je vais essayer d’être encore plus transparent avec les familles des jeunes, pour faire en sorte qu’il n’y ai pas de quiproquo possible. On veut que la préformation soit un lieu d’épanouissement et non pas un lieu de destruction, car nous pouvons rapidement inhiber des talents ! Tout ne tourne pas autour de l’accès au Centre de Formation, même si c’est bien évidemment l’objectif principal pour les jeunes. Un accès au centre est une conséquence d’un projet bien mené.

Des jeunes U15 vont intégrer le Centre de Formation dès la saison prochaine ?
Sept jeunes U15 vont intégrer le CDF du FCL dès le mois prochain. Mais à la fin de la préformation, il n’y a pas d’arrêt. Soit il y a le CDF pour ceux pour qui ont croit qu’ils vont poursuivre leur épanouissement. Pour les autres, on leur propose de poursuivre leur formation au sein de la section sportive du Lycée Dupuy de Lôme, encadrée par Didier Demeure. Ils suivent le parcours des U17 nationaux de cette année. Ils ont envie de relever le challenge de prendre la relève de la bonne saison des U17.

Tu as remarqué de l’évolution au cours de l’année ?
Il y a eu une progression importante sur toute l’année. Si je prends l’exemple des U15 DH Elite, lors de la poule aller on a eu 3 victoires, 1 nul et 5 défaites, alors que sur la poule retour 6 victoires, 2 nuls et 1 défaite. La satisfaction est vraiment là. Dans les deux équipes U15, on a eu des victoires maîtrisées en fin de parcours. C’est encourageant. Même si l’on ne vise pas le résultat, on cherche tout de même à gagner les matches ! Cela peut être difficile à intégrer, mais plus simplement, la compétition ne dirige pas nos choix pédagogiques. Etant donné la disparité de maturité entre 12 et 15ans, la compétition valorise le joueur athlétique. Notamment en U14 et le passage sur le grand terrain. Il nous faudrait alors recruter plus de joueurs athlétiques. Mais notre souhait est de jouer avec des joueurs avec lesquels nous avons un projet pour la suite. On s’interdit donc de recruter un garçon juste pour la division U15. Cela peut affaiblir l’équipe U15 dans un premier temps, mais renforcera la qualité (pas que footbalistique !) des garçons en formation.

Comment envisages-tu la saison prochaine, il y aura des changements ?
En U13, avec Thierry Guillou et Anthony Bardon, la dynamique va rester à peu près la même. C’est à dire que l’on va garder une vingtaine de joueurs pour une équipe engagée en championnat. On aura quatre séquences d’entraînement dans la semaine basée sur le football, d’autres activités sportives (gym, futsal, judo) et une vie de groupe dynamique. Par contre, en U15 on va un peu changer notre fonctionnement. On va garder un groupe engagé dans une seule compétition avec 24 joueurs et 3 gardiens. Nous pensons que pour les U14, le football à 11 ne doit pas être la situation de référence, et encore moins les matchs de championnats U15 régionaux. Ainsi, nous tâcherons de leur proposer un mode d’opposition adaptée. De la même façon, le football à 8 devient limité pour nos U13 en fin de saison. Nous envisageons donc, pourquoi pas, de proposer des matchs à 11, sur un terrain à 11, mais avec moins de profondeur (70m). Cela évitera les chevauchées des joueurs matures, qui ne correspondent en rien à des actions de haut niveau.

Tu n’as pas peur que le manque de compétition le week-end les frustre ?
Non pas du tout. Les jeunes n’ont pas spontanément cet esprit de compétition. La compétition est un problème d’adulte, résultat d’une éducation basé sur le principe qu’il faut faire mieux que l’autre. Ils vont justement prendre plus de plaisir en jouant des matches adaptés à leur niveau et à leur capacité. Le football est une activité assez riche pour ne pas la limiter au match du samedi. Beaucoup de chose sont à explorer à cet âge. Le drame est qu’à 13/14 ans, un jeune ne pense plus qu’à devenir champion de sa région, appartenir à l’équipe d’une sélection, ou décrocher un contrat ! Nous voulons recentrer le joueur sur des problèmes de jeu et des accompagnements de projet.

Un mot sur l’école de foot…
L’école de foot va également subir des changements. On avait décidé de mettre en place une filière élite et une filière excellente cette année. Mais on s’est rendu compte que ce n’est pas l’idéal pour les jeunes. Ceux qui sont en élite ont parfois besoin de se mettre au repos un week-end, mais comme ils sont engagés dans un championnat, ils ne peuvent pas. Alors que ceux qui sont en filière excellence se sentent parfois lésés. On va donc regrouper les deux filières dans un seul groupe. Il y aura toujours un groupe U7, U8 et U9. Mais à la sortie du groupe U9, il y aura un seul groupe U11 et non plus d’eux, qui va fonctionner comme les U13 et les U15. Alexis Kerangouarec en est le responsable pédagogique.

 

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