Le meilleur buteur du FC Lorient, Benjamin Moukandjo (26 ans, 5 buts cette saison), s’est livré pour fclweb.fr sur son parcours depuis le Cameroun. Aujourd’hui, troisième et dernier épisode de son arrivée à Nîmes à celle au FC Lorient cet été.
En quittant le Stade Rennais fin août 2009, Benjamin Moukandjo rejoint les rangs des Crocodile de Nîmes. Une délivrance pour le natif de Douala : « C’était un grand moment pour moi de partir à Nîmes. Je m’en souviens très bien : c’était Jean-Michel Cavalli l’entraîneur et il ne me connaissait pas. Je n’avais jamais eu l’occasion de jouer auparavant. Il prend le risque de me fait venir. Il me donne ma chance et m’accompagne. C’est à ce moment-là que je me révèle au grand public ». Pour une fois, dans sa jeune carrière, l’international camerounais se sent bien intégré : « Etre dans une équipe et se sentir important suffisaient à mon bonheur. A Nîmes, j’ai fait une bonne trentaine de matches. J’étais tellement heureux. J’avais réussi à me relancer et ma carrière pouvait enfin débuter ». Effectivement, en 54 matches avec le Nîmes Olympique, Benjamin Moukandjo inscrit 9 buts et tape dans l’œil des dirigeants monégasques. Il débarque sur le Rocher en janvier 2011 : « C’est une première étape de ma jeune carrière. J’avais d’autres opportunités mais une nouvelle fois, c’était un choix personnel ». Mais il n’y restera que six mois : « Cette année-là, on descend en Ligue 2 avec 44 points. Je décide de partir parce que je me retrouve dans une situation où je dois faire un choix important » explique-t-il. « Je serais resté à Monaco si je n’avais pas de sollicitations mais j’en avais cinq ou six. J’avais goûté à la Ligue 1 et je voulais y retourner. Monaco voulait me garder mais j’avais connu tellement d’obstacles dans ma carrière que je souhaitais rester en Ligue 1 ».
C’est alors qu’il prend la direction de l’Est de la France et de l’AS Nancy Lorraine. Un club qui lui fera confiance malgré une adaptation délicate : « Au début c’était difficile car j’arrivais de Monaco et on attendait beaucoup de moi. Je n’ai jamais eu peur de la pression. J’étais encore au début de ma carrière et il y avait peut-être des choses que je n’ai pas bien fait. La première année était un peu difficile. C’était ma vraie première année en Ligue 1. J’arrivais dans la peau d’un joueur sur qui on comptait. Tout le monde me connaissait. Je n’ai pas su gérer cette pression ». Mais au fil du temps, l’attaquant lorientais a réussi à se fondre dans le moule nancéen : « La seconde année, je la supporte mieux. Ce qui m’a le plus touché, quand je devais partir, c’est que j’ai senti une réelle envie de tout le monde, de me garder. Je me suis dit que j’avais marqué les esprits. Je reçois encore des SMS de joueurs de Nancy. Ça fait plaisir ». Il restera trois saisons dans le club du Président Rousselin avant de connaître le Stade de Reims, un club qui, paradoxalement le verra finir meilleur buteur du club (8 buts) sans être titulaire indiscutable : « Je rentrais 10-15 minutes. Je n’ai jamais été un élément perturbateur. J’ai toujours respecté le choix de l’entraîneur. J’étais triste mais je laissais cette tristesse chez moi. Une fois que j’étais sur le terrain je donnais le maximum. J’ai plutôt bien géré cette situation ».
Mais cette situation en pouvait plus durer et Benjamin a décidé de rejoindre le Morbihan et le FC Lorient. Enfin, a-t-il envie de dire : « Lorient et moi, on s’est raté à trois reprises. Mieux vaut tard que jamais. J’ai discuté avec le coach, le Président et le Vice-Président. J’ai été convaincu. Bien avant qu’ils me convainquent, Grégory Bourillon m’a aussi conseillé. C’était positif. Quand j’ai discuté avec le coach, il m’a clairement dit où il voulait que je joue. Ça ne me posait pas de problème. J’ai vite fait ce choix ». Et il ne regrette pas du tout ce choix. Au point qu’aujourd’hui, il figure en tête des buteurs du FC Lorient avec cinq réalisations en dix rencontres de Ligue 1. Mais son objectif principal reste bien évidemment la performance de l’équipe : « Je n’ai pas souvent tendance à me regarder. Je prends du plaisir dans le collectif. Je préfère retenir ce que l’on fait ensemble. On a 15 points. On est dans le haut du tableau et on veut y rester. Ca va du gardien aux attaquants. J’intégrerais même ceux qui n’ont pas l’occasion de jouer régulièrement. Ils nous apportent beaucoup à l’entraînement. On a un groupe qui vit bien, dans un club sain. On s’éclate. Je prends beaucoup de plaisir. Mon côté personnel, je le mets de mon côté ». Et sa famille s’épanouit aussi aux abords de la ville aux cinq ports : « Ma famille et moi, on se sent bien. On aime la Bretagne. C’est un club familial. Je marche à l’affection. Quand ça se passe comme ça, je m’y retrouve. Ici, c’est le cas. Je suis comme ça. Quand je sens que l’on a besoin de moi, je fais le maximum. Je n’arriverais pas tout mais je ferai le maximum ». Afin de réaliser sa meilleure saison ? « Je pense que je peux encore faire mieux. Je vais m’en donner les moyens. J’ai connu de nombreux clubs, j’ai fait une Coupe du Monde, une Coupe d’Afrique et côtoyé de grands joueurs. J’espère réaliser ma meilleure saison ici. Si le club finit à une place honorable, j’aurais réussi ma meilleure saison. Tant que le collectif marche, je trouverai mon bonheur personnel ! » Et celui du FC Lorient !
