17 Août | Actualités

Talbi, suivez le guide

Rubrique : à voir au pays de Lorient. Thématique : prendre de la hauteur. Promenez-vous d’abord le long du port de plaisance puis dirigez-vous vers les jardins de l’enclos du port. Reste maintenant à grimper deux-cent seize marches. Vous êtes en haut de la Tour de la découverte, surplombant Lorient et sa rade.

Deuxième option, de l’autre côté de la ville. Direction cette fois-ci le stade du Moustoir. Installez-vous confortablement en tribune, imprégnez-vous de l’univers qui s’y dégage et laissez-vous guider par celui qui est devenu en l’espace d’une saison, la véritable tour de contrôle des Merlus en la personne de Montassar Talbi.

Côté agenda, peu de chances de le rater, le garçon de vingt-cinq ans n’a manqué aucun rendez-vous de la saison. Déroulez alors la page des commentaires, vous y trouverez des supporters séduits. Au point que le défenseur central a chipé le si convoité trophée de la Tavarn d’Or à Laurent Abergel, double lauréat, qui a été contraint de se réinventer pour la décoration intérieure de sa maison.

Parisien de naissance, c’est à l’Espérance de Tunis qu’il suit sa formation. Désigné meilleur joueur du centre et un Bac ES décroché avec brio, il est lancé dans le monde professionnel à l’occasion des playoffs du championnat. Pour ses débuts, il va disputer en l’espace d’un mois, les trois plus grosses affiches du pays dans des ambiances de feu. Le jeune joueur impressionne. Il aime le goût épicé des grands rendez-vous, l’atmosphère qui descend des tribunes. C’est cela, Montassar Talbi, un défenseur appliqué qui ne manque pas de grinta, quand il s’agit d’attiser les applaudissements après une intervention franche sur une offensive brestoise, ou pour monter le volume du stade après avoir inscrit son premier but en Ligue 1 dans le derby face à Rennes.

Un caractère forgé par son histoire, passé par la Turquie, quelques mois en Italie puis la Russie, au Rubin Kazan. Il y signe quatre ans en 2021. La guerre éclate dans les mois qui suivent. La plupart des joueurs étrangers quittent alors le pays. Soucieux de rendre la confiance accordée par les dirigeants, il restera jusqu’à la fin de la saison avec pour objectif de maintenir le club.

Ce n’est qu’une fois cette mission réalisée qu’il déposera ses bagages dans le Morbihan pour intégrer très vite la rubrique des indispensables de l’effectif de Régis Le Bris en étant associé à Julien Laporte puis à Bamo Meïté. Une saison comporte trente-huit matches de championnat. Il les a tous disputés. Un match dure quatre-ving dix minutes et quelques miettes. Il n’a rien laissé dans l’assiette. Ajoutons à cela une donnée peu commune pour un défenseur : l’absence de carton sur l’intégralité du menu proposé par la Ligue 1.

Une régularité à faire pâlir le meilleur géomètre de la région qui prend encore plus d’ampleur si on ajoute un but face au Brésil dans un Parc des Princes en ébullition et la participation à la Coupe du Monde au Qatar, avec comme point d’orgue une confrontation face aux Bleus, dont on ignore d’ailleurs toujours le résultat définitif.

À la rubrique « Que faire en 2023-2024 ? », on demanderait bien à Montassar Talbi de garder ce rythme de croisière et peut-être qu’un jour, il bousculera la mise en page du guide de Lorient pour s’afficher à côté de la citadelle de Port Louis, majestueuse fortification protégeant la ville aux cinq ports.

Partager sur : Facebook | X